Témoignage de Patrick Warpelin

Bénévole à Rive-Neuve

Quelle était ma motivation au départ de pratiquer du bénévolat au sein d’une institution de soins ?

Ma motivation première était d’offrir du temps. Pas n’importe où et pas à n’importe qui.

J’ai choisi d’être bénévole à la Fondation Rive-Neuve, affichant des valeurs profondément humanistes où le temps a encore une place, dans une société qui s’accélère et ne prend plus le temps de vivre, ni celui de mourir.

C’est donc dans cet espace-temps que j’amarre le mien deux fois par mois.

De par la volonté de ses fondateurs d’honorer ce moment de la vie et d’offrir une qualité de soins différente, la pratique du bénévolat hôtelier au cœur même de la maison, c’est à dire à la cuisine, nourrit en moi une convivialité quasi familiale, où la générosité se traduit par des saveurs, où l’authenticité s’exprime jusque dans un sorbet.

Là où le bénévole croit donner, il reçoit.

La gratitude est partout, d’abord sur les lèvres du personnel qui s’adresse à nous, et aussi dans le regard des familles ou des patients.

La pratique de ce type de bénévolat m’apprend à être ici et maintenant, en lien mais sans attache, à observer, à m’observer. L’attention à l’autre est aussi une attention à soi, nourrie souvent par d’autres langages que notre seule parole.

La présence des animaux du lieu est d’ailleurs là pour me le rappeler.

Qu’est-ce j’ai appris durant la formation pour les bénévoles qui accompagnent des personnes malades ou gravement malades ?

La formation cantonale de huit jours a été pour moi un véritable bain de jouvence où l’on apprend à être, à se connaître, et bien sûr à découvrir quelques outils bien utiles pour cheminer dans cette activité.

Et maintenant, qu’est-ce que ma pratique en tant que bénévole m’apporte dans mes valeurs profondes ?

Si je devais définir en un mot le bénévolat tel que je le vis, je dirais qu’il est « vivifiant », entendez qu’il me redonne vigueur et vitalité dans ce moment intense et si particulier de la vie où d’autres la quittent.

Ça semble presque paradoxal ?

Pas vraiment.

Je l’appelle la magie de la Vie.